Alors qu’aujourd’hui tout est fait pour nous rendre la vie moins chère, le golf se trouve confronté à un problème d’acceptation de prix de la part des utilisateurs.
On l’entend régulièrement « le green-fee est hors de prix » ! La réponse simpliste est de dire que le golfeur est radin. Non, le golfeur n’est pas radin mais il veut comprendre ce qu’il achète, il veut en avoir pour ses sous. C’est là tout l’enjeu stratégique que doivent avoir les golfs pour y remédier et se donner une véritable image cohérente. Comment faire accepter au joueur un prix élevé si le parcours et le service ne sont pas à la hauteur, à l’inverse comment faire accepter un prix faible.
J’ai eu la chance de jouer le golf de Pearl Valley en Afrique du Sud. J’arrive par une magnifique allée bordée d’arbres en fleurs qui mène au club-house. Un vaste parking m’attend et je me dirige vers une place lorsque je suis interpellé par un monsieur m’indiquant de le rejoindre avec la voiture « Bienvenue monsieur, c‘est mon travail de m’occuper de vous. Où sont vos affaires de golf ? » Comme je lui dit que je n’ai que mes chaussures, il les prend avec lui et m’indique l’accès à l’accueil puis il va ranger la voiture.
Je traverse un magnifique pro-shop bien achalandé et me dirige vers le comptoir. 2 personnes m’y accueillent avec un large sourire de bienvenue et me demandent quels sont mes désirs.
« Le green-fee est à 270€ monsieur » me disent t’ils tout en me donnant une boîte de 3 balles, quelques tees et un relève pitch. Je leur explique que je n’ai pas de clubs, « pas de souci monsieur, le prix de location est de 40€ ». L’addition est sévère, nous étions deux…
Ils nous dirigent ensuite vers le caddy master qui va nous donner nos clubs. En passant devant le vestiaire, un monsieur me tend mes chaussures, propres et cirées !… Je suis devant le caddy master qui m’accueille avec un large sourire et me présente un choix de cinq sacs quasi neufs et me propose de choisir la série qui me convient parmi des grandes marques. « Dans le sac, vous avez 3 balles de golf et des tees, bonne partie monsieur ».
Je me dirige alors vers le départ du n°1 où un starter m’attend avec des paniers remplis d’eau, de pommes et de tees, « c’est à vous de jouer, bonne partie monsieur ».
J’avais complètement oublié le prix payé compte tenu de l’expérience et de l’accueil reçu !
Ceci pour expliquer que le prix est accepté dès lors que le service et la prestation sont à la hauteur. Bien sûr, l’exemple que je cite ne peut être suivi partout, il demande une organisation et tout cela a un coût, il faut bien rester rentable !
Dans la vie de tous les jours, on observe d’importantes modifications dans les comportements d’achat comme pour l’automobile et l’habillement entre autres, soit on achète bas de gamme (low cost), soit on achète haut de gamme (high cost). Je pense que dans le golf on retrouve ce type de comportement. On peut jouer tout aussi bien sur un golf simple, bien entretenu, juste comme il faut et prendre plaisir de jouer avec des amis pour un prix de 35€. L’important est ici le moment passé et non l’expérience. Par ailleurs on peut souhaiter vivre une grande expérience sur un parcours d’anthologie avec les infrastructures et services adéquats, mais à son prix !
Question de choix stratégique que doit prendre le golf pour répondre à la demande que lui seul peut connaître. Il accueille suffisamment de golfeurs pour les écouter et en déduire ce qu’ils recherchent chez lui. Sans oublier que la tendance est d’être nomade et de vouloir jouer quand on veut et où on veut. Sans oublier non plus que 80% des golfeurs sont des golfeurs « loisirs » et qu’ils ne jouent que 8 à 10 fois par an. Le marché change ? Changeons avec lui…